Requête d'Egguy Deleuyr.

L’horloger… Cette grande tour de pierre, chancelante, hétéroclite, qui donnait l’impression d’être composée de plusieurs bâtiments fusionnés… Et qui montait vraiment très haut ! Il y a avait de l’oxygène là-haut, au moins ? C’était pas certain… Rivers connaissait de vue et de réputation ce drôle de bâtiment qui étendait son ombre jusqu’au Pensionnat quand le soleil se levait et jusqu’à l’arrimage quand le soleil se couchait. Un peu comme un gigantesque cadran solaire, quoi. Et il était déjà passé devant. Plusieurs fois même. Mais récemment… Euh… Pas vraiment. On va dire que ça faisait un mois, depuis qu’une brique l’avait manqué d’un mètre à peine. Il se baladait tranquillement et le projectile était tombé vraiment sans prévenir, décroché par une bourrasque un peu forte. Sous l’impact, le caillou avait explosé et le choc avait projeté l’Ours à terre. Un morceau de pierre l’avait frappé à la cheville et il avait boité plus d’une semaine. Vous comprenez donc pourquoi il évitait de s’approcher trop près de la grande tour maintenant… Il s’était même juré de ne plus dépasser un rayon de 10 mètres autour du clocher, effectuant de grands détours pour ne pas entrer dans le périmètre des Bermudes.

Alors qu’est-ce qu’il foutait devant la porte principale de cette maudite tour ?

Ah oui, c’est vrai. Punition. Tout ça pour une bagarre avec un autre mec… L’autre garçon n’avait pas eu grand chose, quelques côtes froissées, cassées peut-être… Rien de bien méchant, c’était qu’une fillette aussi. Et puis il n’y avait que peu de dégâts matériels. Genre… Un trou dans un mur. Bon, OK, un GROS trou. Très très gros. En fait, il n’y avait plus vraiment de mur. Mais ça ne méritait pas une punition comme celle-ci ! Vous vous rendez compte, il devait aider l’horlogère, Egguy Deleuyr, à réparer le clocher. Alors qu’il détestait cette satané cloche. Déjà qu’il avait failli le tuer ! Et son bruit agaçant et irrégulier… Il en avait horreur ! À quoi sert une cloche qui n’est pas régulière ? Pfff… Emonalis était composé de sadiques.

Et dire qu’il pensait être débarrassé de cette foutue horloge ! Le son de l’explosion de pierre et de métal lui retentit de nouveau dans les oreilles et il grogna. Il se souvenait parfaitement du bruit assourdissant, du minuscule séisme, du nuage de poussière et des cris affolés des gens, provoqués par la chute de cette lourde masse mortelle. Dans les environs proche du lieu de l’incident, les murs étaient criblés d’impacts de briques et de métaux, projetés lors de la dislocation. Mais il n’y avait pas eu de morts, c’était déjà ça… Il n’osait pas imaginer l’état en haut de la tour, ça devait pas être beau à voir. Il s’imaginait des ruines fumantes, mélange de briques et de fer hérissé vers le ciel, des rouages tournoyant dans le vide… Quelques mètres devant lui, il pouvait contempler les gravats de clocher d’où émergeaient des aiguilles, des rouages et des éclats de verre. C’était pas si moche que ça… On aurait dit de l’art contemporain.

À présent, lui et d’autres élèves allaient devoir réparer cet horloger, monter des engrenages ensemble, faire de la peinture suspendu en l’air et tout et tout. Bande de dingos. On ne charge pas des élèves de faire ça ! C’est un boulot de pros ! Rivers secoua la tête, renonçant à comprendre la logique d’Egguy et de la direction d’Emonalis, et s’approcha du bâtiment vétuste et lézardé. Où étaient les escaliers ou l’ascenseur de cette foutue baraque, qu’il monte jeter un coup d’œil ?

Ah mais oui. À l’intérieur. Il fallait donc passer la lourde porte en bois. Et ladite porte était obstruée par les gravats. Donc la mission était annulée ? Impossible, sinon on ne l’aurait pas envoyé ici. Il contourna un peu la tour pour découvrir…

« P*tain… On est pas censé faire la grimpette… Sur… ÇA ?!! »

De jolies petites échelles étaient clouées aux murs instables. Des échelles… Vaporeuses. Fabriquées avec une matière proche du coton ou de la barbe à papa, pas larges d’un mètre, et montant… Vraiment haut. Et lui, Rivers Flow, beau gosse de 68 kilos (composés essentiellement de muscles !), se transformant en ours qui dépassait facilement la barre des 80 kg, était censé escalader un dénivelé vertigineux sur ces trucs pas solides pour un sou ? Mais ils sont timbrés ?! Même pour tous les Points de Soul que cette mission pouvait lui rapporter, il était hors de question qu’il ne pose ne serait-ce qu’un doigt sur ce fragile assemblage. Rien qu’un coup de vent effilochait la structure ouateuse, vous imaginez le poids d’un adolescent ?

Il entendit des pas derrière lui et se retourna. Un groupe de trois personnes qui bavardaient. Tiens tiens… Cette coiffure rousse en montgolfière lui rappelait quelque chose. Ou plutôt quelqu’un… Mais oui ! Charly le Corail ! Qu’est-ce qu’elle fichait là ? Avec elle, une petite fille à l’accent british habillée en… Quelque chose d’indéterminé, à la forte influence manga, des pandas (en barrettes, en chouchous, en bagues, en imprimés) un peu partout. Et pour finir, un garçon à l’air bizarre, les gestes un peu trop saccadés, la voix un peu trop synthétique, et à l’odeur de machine. Ses compagnons de corvée ? Probable. Bien qu’eux dussent être des volontaires, ils n’étaient pas le genre de personnes à se faire punir aussi gravement que lui…

« Salut… Pour ceux qui m’connaissent pas, je m’appelle Kevin. Vous êtes là pour réparer les dégâts ? Bonne nouvelle, on peut pas monter là-haut, les échelles sont trop fragiles pour qu’on grimpe. Demi-tour tout le monde. »

Il commença à s’avancer pour marquer ses propos. C’est à ce moment, comme par hasard, qu’un caillou lui tomba sur le haut du crâne. Poussant un cri de douleur et de surprise, Rivers se préparait à envoyer au loin le minéral parachutiste quand il remarqua le papier accroché dessus. Il se pencha, le ramassa et lut à haute voix :


C’était QUOI de message ? Rivers sentit le rouge lui monter aux jous et il déchiqueta le papier en confettis. Il était signé « Egguy ». GRAAAAAAAAAAAAAAH ! Il allait buter cette horlogère ! Il avait failli mourir, le crâne perforé par son caillou ! Et elle l’appelait « nounours » ! Nan mais oh ! Il était Rivers Kevin Flow, LA terreur du Pensionnat ! Pas une peluche !

Et c’étais quoi ce sifflement ?

Il eu le réflexe de faire trois pas en arrière quand quatre baudriers d’escalade chutèrent du haut de la tour, accrochés à des cordes d’alpinisme. Ah ouais, OK… C’était ça, le harnachement… Bon. Il regarda les autres pensionnaires et grogna :

« Qui se dévoue pour passer en premier ? »

Lorsque Elryn avait vu l'annonce d'Egguy, il avait été profondément touché. La petite résineuse était démesurément attachée à son clocher et son effondrement lui avait brisé le cœur. Elryn comprenait parfaitement. Mécanismes et Rouages étaient ses amis. Il avait visité le clocher à plusieurs reprises déjà et avait même entraperçu la petite Egguy filer entre les rouages de la bâtisse. Et puis il y avait eu l'effondrement.
Le jeune résineux savait l'état du clocher. Il savait que cela arriverait. Mais cela ne l'empêcha pas d'être triste. Et la petite gardienne devait être aussi effondrée que l'édifice lui-même. Il avait même réussit à discerner quelques tâches mouillée sur l'affiche.

*Elle a dû beaucoup pleurer, avait-il pensé*

Et désormais, Elryn se déplaçait d'un pas décidé vers le clocher effondré. Il se mouvait gracieusement, sans bruit, aux côté de Barba-girl et d'une fille qu'il ne connaissait pas.
Arrivé à quelques mètres du lieu de la requête, il aperçut une silhouette tristement célèbre. Il connaissait ce garçon de réputation. Sombre. La réputation.

*Rivière, euh, Ravière, Ravioli, Ramolis, chercha-t-il silencieusement. Puis il mit le doigt dessus : Rivière*

Tout son être lui hurlait d'aller saluer l'homme-ours, de lui dire bonjour. Mais il se contint de tout son être. Il savait que ce garçon était solitaire. Dangereusement solitaire. Du genre Tu m'touche j'te bouffe.
Rivers intervint :

« P*tain… On est pas censé faire la grimpette… Sur… ÇA ?!! »

Elryn reporta son attention sur ce qu'ils auraient à faire. Des échelles en coton lézardaient la façade. Il soupira. Même lui ne tiendrait pas là-dessus.
Et puis Rivers reprit la parole. Elryn ne l'écoutait pas. Il regardait une pierre de belle taille tomber du clocher. Il ne pensa même pas à prévenir l'ours. Le résineux n'éprouvais pas de douleur intense. Juste un signal chaud en provenance de la partie touchée. Donc il n'était pas encore vraiment doué pour les avertissements. Aussi il s'avança vers le garçon au moment même ou celui-ci se prenait la pierre sur le crâne. Le baribal saisit un message joint à la pierre :

« Vilain nounours ! Vous devez m’aider, c’est obligé ! Si mes échelles sont trop fragiles, fallait pas baisser les bras ! Un tel détail t’arrête ? Pfouh, tu ne vas pas survivre à me requête. Je vous envoie le harnachement ! »

- Un harnachement ? s'étonna le résineux, où ça ?

Personne ne s'attendait à ce qu'Elryn prenne la parole. Il surprit tout le monde. Il remarqua que l'homme-ours s'énervait. Il semblait sérieusement instable. Elryn nota de ne jamais embêter ce garçon au don dangereux. Le robot entraperçut quelques rouages gigantesques qui tournaient lentement, à travers une vitre du clocher. Mais alors qu'il allait proposer d'entrer, des cordes tombèrent.

*Affaire résolue dans ce cas, pensa-t-il*.

Il tourna les yeux, avisant quatre boites pleines d'outils et les désigna en parlant à voix haute :

- N'oublions pas ceci.

Et Rivers enchainait :

« Qui se dévoue pour passer en premier ? »

Une tour d’horloge si haute qu’on en voyait pas le bout ? Des tas de trucs à escalader, du danger, de l’adrénaline et du vertige ? Et vous pensiez franchement qu’Ace allait laisser passer une telle occasion de s’amuser ? Quel insouciance …
Elle a commencé par surprendre une discussion entre deux professeurs, qui parlaient de l’horloge qui était toute démolie. Aisling ne voyait absolument pas de quoi ils parlaient, elle ne s’était jamais approchée de l’horloge, et n’en avait d’ailleurs jamais entendu parler. Nulle doute que tout le monde s’abstenait de mentionner l’existence d’un truc aussi dangereux en sa présence, histoire d’éviter une horrible catastrophe du genre effondrement du bâtiment. Donc elle écouta pendant un petit moment, et vu que sa capacité d’attention n’excédait pas les dix minutes, elle se mit à bailler, et ennuyée par cette conversation adulte, elle se mit en devoir de chercher cette tour. Son instinct infaillible (ou pas) lui dit qu’elle était arrivée quand elle se retrouva devant la plus grande tour qu’elle ait jamais vu, plus haute que les murs d’escalades, plus haute que Big Ben, plus haute que les nuages même ! Enfin, peut être pas, Ace était trop petite pour en voir le bout, elle dut s’allonger pour ne pas avoir un gros torticolis. Et elle resta là pendant près d’une heure, fascinée par cette chose imposante, monstrueuse, et étrangement abîmée. Certains trous laissaient voir les mécanismes de l’horloge tourner avec lenteur et régularité. Elle resta jusqu’à ce qu’un énorme gravas, semblant sortir de nulle part, s’écrasa à quelques centimètres de sa tête. Pétrifiée, elle tourna la tête et vit un rouage aux dents d’acier trembloter faiblement … tout près de son visage. Elle ne demanda pas son reste et s’enfuit très vite.

Dès le lendemain, elle avait oublié sa peur et mourrait déjà d’envie de retourner voir Tic-Tac. Oui, cette barge a surnommé l’horloge Tic-Tac. Alors quand elle apprit que la direction allait envoyer les élèves pour réparer le cadran, Ace se précipita pour le faire. Elle n’avait pas vu le cadran, tellement il était haut, et était toute excitée à l’idée d’escalader pour réparer ça. Et le matin, elle se rendit à l’horloge en sautillant, avec ses vêtements, adaptés au sport pour changer. Enfin, ça se discute. Un uniforme militaire camouflage, avec des bottines toutes brillantes. Elle s’était bouclé les cheveux pour faire comme sa coloc’ de chambre, enfoncé une casquette assortie sur le crane et emmené son éternel panda en peluche avec elle, comme si elle comptait escalader avec lui en plus. Ben voyons. Mais impossible de lui enlever des mains. Elle rejoint deux pensionnaires qui s’y étaient aussi collés, un étrange garçon inexpressif aux yeux chavirants, et une fille à la coiffure barbapapa qu’Ace avait déjà vu. Ils discutèrent sur le chemin, enfin, Aisling parla plus qu’elle n’écouta, elle avait trop de choses à raconter à ses pauvres compagnons. Arrivée à la tour, elle fut bien obligée de se taire. Un garçon attendait là, tellement grand qu’on aurait du mettre une deuxième Aisling sur les épaules de la première pour faire la même taille. Lui aussi, elle l’avait déjà vu, et il avait l’air d’un vrai fouteur d’embrouilles.

« Salut… Pour ceux qui m’connaissent pas, je m’appelle Kevin. Vous êtes là pour réparer les dégâts ? Bonne nouvelle, on peut pas monter là-haut, les échelles sont trop fragiles pour qu’on grimpe. Demi-tour tout le monde. »

DEMI TOUR ? IMPOSSIBLE ! Aisling lui lança un regard rond à base de quelque chose de ce genre => O_O Il avait vraiment cru qu’elle allait faire demi-tour alors qu’elle crevait d’envie de grimper comme un petit singe ? Un caillou tomba sur le crane du vilain garçon qui voulait sécher la grimpette. Il lut à haute voix le mot qui accompagnait le projectile.

« Vilain nounours ! Vous devez m’aider, c’est obligé ! Si mes échelles sont trop fragiles, fallait pas baisser les bras ! Un tel détail t’arrête ? Pfouh, tu ne vas pas survivre à me requête. Je vous envoie le harnachement ! »

Pour illustrer cette dernière phrase, des baudriers tombèrent sur le sol. Ace, émerveillée, se précipita sur eux pour en mettre un, qu’elle dut serrer au maximum vu sa petite taille. Elle n’écoutait plus du tout ce qui se disait derrière elle, et elle s’en fichait. Elle devait monter, elle devait monter, maintenant !
Sans plus noter les échelons à base de truc flottant non-identifié, elle passa par le trou dans la tour et leva la tête vers les multiples rouages. Il devait y avoir moyen de passer par là, mais il faisait sombre, elle ressortit donc et commença à grimper sur la tour à l’aide du lierre qui grimpait anarchiquement sur la paroi. Elle n’avait même pas vu les échelons placés d’avance, alors qu’elle aurait pu tenir dessus vu son poids plume. Quelle crétine jvous jure …

Seul petit problème, Aisling était là depuis quelques jours, et elle n’avait pas mis les pieds dans le réfectoire. Rester des heures entourée d’eau, c’était plus qu’elle ne pouvait en supporter. Elle avait donc passé ses journées à grignoter des sucreries, du pain et des boissons énergétiques. Autant de choses qui ne nourrissent pas vraiment une gamine survoltée de onze ans. Autrement dit, elle faiblissait carrément et se sentit glisser au bout de quelques mètres. Horrifiée, elle sentit ses doigts lâcher. Et les autres en bas qui la regardaient sans rien faire !
Elle lâcha définitivement la paroi, un ongle en sang, et commença à tomber. « Bambou. Bambou. BAMBOU ! » pensa-t-elle, paniquée. Son pouvoir lui obéit au dernier moment, et une tige la réceptionna un peu durement. Le bambou, c’est super dur. Mauvaise idée. Mais grâce à son espèce d’indestructibilité, elle s’en sortit sans mal. Allongée par terre, elle leva les yeux vers le grand garçon. Dans un éclair de lucidité, son prénom lui revint. River ! Elle lui sourit.

-T’aurais pas un truc à manger ?

Dans un calme prétentieux, Charly avait suivit la scène des yeux (waw la rime !). Du petit caillou heurtant la tête de l’ours jusqu'au fameux message volant qui allait avec. C’était tout à fait du Egguy tout craché ça… Et pendant que les autres semblaient discuter de qui passerait en premier et de ce qu’ils ne devaient surtout pas oublier, la petite rousse se dirigea vers l’échelle –si on peut appeler ça comme ça- et l’analysa. Elle semblait être faite de sucre. Charly n’osa même pas la secouer pour en vérifier la solidité, sachant pertinemment que celle-ci se décomposerait entre ses doigts… Il aurait fallut que quelqu’un ait l’animal d’un microbe pour pouvoir monter là-dessus… Bien que, la petite hyperactive aux édifices pandadesques aurait pu faire l’affaire, seulement, en moins de deux, elle avait déjà enfourché son harnais et s’était retrouvée à quelques mètres du sol pour ensuite se retrouver à terre. Bien que celle-ci semble faite d'os indestructibles, la douleur ne devait certainement pas être très agréable...

Quelle idée d’entamer un exercice si physique avec le ventre vide aussi ! La vision du panda vira à la vision d’un squelette, dorénavant, Charly la considérait déjà comme un cadavre qu’il faudrait suspendre en dernier. Elle prit un des harnais, l’enfila et le relia à l’aide d’une corde à celui de la petite brunette et tira deux coups frénétiquement pour s’assurer que le nœud soit bien solide.

« Tu pourras toujours servir de cobaye pour la science ! »

Bien heureusement, le restant de la phrase resta en tête, et il vaut mieux, car ça aurait été pas très joli à entendre, quelque chose comme : De toute façon, on peut s’attendre à tout avec cette hystérique lunaire, elle serait capable d’adopter des rapaces et on pourra se servir de l’Anglaise comme appât. Mais oui, on t’aime Aisling !

Les nœuds serrés, les boucles bouclées (haha), Charly se releva et inspecta une nouvelle fois le résidus de panda cadavérique et quelque chose similaire à un petit " Qu'est-ce qu'on pourrait bien faire de toi... " semblait presque pouvoir se lire dans ses yeux. Môh nooon, Charly n’est pas méchante, disons qu’elle a la sale manie de prendre des décisions à la hâte ou de juger trop vite et là, elle a jugé qu’Aisling sera l’appât. Elle se pencha sur elle et la pointa du bout du doigt.

« A partir de maintenant, tu seras l’appât capitô ? »

Maintenant il fallait grimper. Y aller par deux sera beaucoup moins risqué, surtout avec un cadav… Bon ok ok je ne dis rien. Charly a aussi la capacité de se régénérer, de ce fait-là, si Aisling la fait chuter, elle n’aura rien, il valait donc mieux pour elle d’escalader avec elle. Sur ce, barbagirl la petite rousse entreprit l’escalade, fourra ses doigts dans le creux des briques et eu l’illumination du siècle !

« Et si tu nous faisais une échelle en bambou toi ? »

Sans attendre la réponse, elle sauta à terre et défit son harnais en poussant Aisling vers le mur. Le bambou, c’est solide, il pourra certainement supporter les vilains nounours ! Aussitôt, Charly bondit sur l’échelle en sucre, sous son poids de grand maximum 35 kg, l’échelle ne fit que trembloter, sans pour autant se briser, elle atteignit une brique en surplomb et fit de grands signes à l’anglaise pour qu’elle lui envoie une tige de bambou. D’ailleurs c’était quoi le pouvoir du résineux ? Peut-être qu’il pouvait servir lui ? Tant pis, en tant que résineux, il sera sûrement apte à réparer l’échelle de sucre si elle se brise, c’est un travail pour résineux ça ! Charly n’aime pas coopérer avec les Résineux de toute façon… Mais ça, elle ne le dit pas haha. (Mais la personne qui joue Charly aime bien les résineux hein, faut pas croire).