Mauvais réveil [Mael Legrand ?]

« Où..où suis-je ? »C’est ce que June se serait posé comme question, comme quand la belle princesse se fait capturer.

Non, elle, elle ne poussa qu’un grognement faible en sentant un mal de tête intense, dès son réveil. Puis un juron en voyant qu’elle était sous un drap blanc, ses habits soigneusement pliés à côté d’elle. Elle fit craquer ses articulations, se leva et regarda plus en détail l’endroit ou elle se trouvait. Petit, sombre avec seulement un rayon de lumière qui passait à travers une fente du plafond. Du bois, ça tangue..Deuxième juron. Elle venait de tomber à cause de ses jambes qui avaient décidé de se transformer d’elles-mêmes. Elle se sentait extrêmement faible et avait, en plus de son mal de tête, la nuque qui lui faisait mal. Le soporifique qu’ils lui avaient administré devait vraiment être très fort. Même droguée elle ne se transformait pas. June esseya de se remettre les idées en place. Elle se souvenait parfaitement de ce qui s’était passé, mais maintenant elle devait sortir d’ici.

Elle était donc sur un bateau. Elle pouvait entendre les vagues venir se fracasser contre la coque, des gens qui marchaient au pas de course au dessus de sa tête. Elle sentait l’odeur des marins, une odeur qui ressemblait à celle des hommes étranges. Elle toucha le bois humide mais apparemment résistant de la calle ou elle était. Enfin calle, il serait plus juste d’appeler ça une espèce de cage. En deux pas elle en avait fait le tour. June frissonna. Après tout, elle n’avait rien à perdre ! En quelques secondes elle redevint un loup, s’étonnant elle-même de sa rapidité. Elle voulu faire quelques tentatives : griffer la porte pour l’abattre ? Non, les loups n’ont pas assez de force pour faire ça d’un simple coup de papatte; se jeter de toutes ses forces contre ce qu’elle pensait être la porte de sa cage ? Elle pouvait à peine prendre deux mètres d'élan..

June poussa un jappement plaintif lorsqu’un marin descendit dans sa direction. Il s’immobilisa et remonta vitesse grand V sur le pont. Bon, elle ne peut pas compter sur eux. Ils savent au moins qu’ils transportent dans leurs calles, enfin cages, une personne humaine ? June se transforma, s’habilla et s’assit dans un coin. Troisième juron. Il lui restait deux cigarettes mais on lui avait pris son briquet.
Elle n’était pas claustrophobe, hyper active ni angoissée. Non, June était plus folle de rage qu’autre chose. On la trimbalait dans un bateau, au fond d’une cale ; tout cela après l’avoir endormie et cueillie comme une rose. Elle était de nouveau seule. La solitude lui plaisait, mais la solitude dans une cage en bois qui puait l’humidité..

Ils crient. Des ordres. June distingua des cris de mouettes. Les vagues qui viennent se fracasser contre la coque se font plus douces. Ils vont accoster. June sentit au même moment une odeur. Une odeur forte, pas dans le sens puante, mais forte comme musquée. Elle aime bien cette odeur, c’est celle naturelle de la personne apparemment. Elle n’est pas du bateau. Une foule d’autres odeurs se mêlent à celle-ci.
Tout s’arrête. Le bateau tangue encore un peu, mais le bruit sourd de l’encre prouva à June que le bateau était à quais. Quelqu’un descendi et s’approcha de là ou elle est enfermée. Un bruit de métal, un reniflement, puis un rai de lumière apparu sur le coté d’unes des parois qui s’écarte des autres. Le pied de biche fait grincer le bois. June se relève et pousse de son côté la paroi.

Mauvaise idée. Elle entendit l’homme qui avait le pied de biche appeler de l’aide. De l’aide ? Oui, quand elle sortira de ces quatre murs June avait la ferme intention de le démonter.
Enfin ! La plaque de bois tombe au sol. Quelques jurons se font entendre des marins, stupéfaits des yeux encore brillants de June, pas encore adaptés à la lumière. Elle fonça tête baissée sur l’un deux mais les marins aussi devaient avoir l’habitude. Celui attaqué ne fit que de protéger son visage pendant que les autres se jetaient sur June pour la relever. Un lui faisait une clef de bras et deux autres la retenaient par les épaules. Elle se débattait farouchement, ils commençaient à perdre le contrôle. Celui qu’elle avait attaqué se releva et se moqua. Elle entendit le bruit sec que faisaient des menottes se refermant sur ses poignets, et lâcha un grognement tellement le marin les serra.